En 2024, le marché boursier a fait preuve d’une résilience remarquable face à toutes sortes de menaces. La hausse des taux d’intérêt à long terme, les tensions géopolitiques et une campagne présidentielle tumultueuse aux États-Unis ont fait les manchettes cette année, mais rien n’a semblé ébranler la confiance des investisseurs boursiers.

En fait, les investisseurs semblaient presque optimistes, ce qui a fait grimper les prix de certaines des sociétés les plus spéculatives du marché. Pour ceux qui sont assez âgés pour s’en souvenir, le marché actuel évoque celui de la fin des années 1990. Remplacez les cryptomonnaies par les actions technologiques sans valeur de l’époque, et vous ressentirez presque l’envie de « faire la fête comme en 1999 ».

Vue du Canada, la situation semble un peu moins rose. En raison de la stagnation de la croissance économique, la Banque du Canada a procédé à des réductions énergiques des taux d’intérêt, ce qui n’a pas été favorable à la valeur relative de notre dollar (nous exprimons nos sincères regrets à quiconque prend des vacances en Floride cette année). Nous faisons face à un voisin du sud imprévisible, très bruyant et aux opinions bien arrêtées, qui semble déterminé à se servir de sa menace d’imposer des tarifs douaniers sur les importations comme d’un bâton pour contraindre ses partenaires commerciaux à se plier à ses diverses demandes.

Par conséquent, les investisseurs sont anxieux à juste titre à l’approche de 2025 compte tenu des menaces d’imposer sans délai des tarifs douaniers de 25 % sur toutes les exportations canadiennes vers les États-Unis.

Quelle est la meilleure façon de s’y préparer? La première chose à évaluer est la probabilité que des tarifs soient imposés et, le cas échéant, la durée estimée de leur maintien en vigueur. Le président Trump est assurément imprévisible. Mais ce que nous savons de lui, c’est qu’il utilise le marché boursier comme un baromètre de sa performance. Il est donc très peu probable qu’il mette en œuvre des politiques ayant une incidence négative sur celle-ci. Les investisseurs ont également été encouragés par le choix de M. Trump de nommer Scott Bessent au poste de secrétaire au Trésor. M. Bessent, qui est très respecté dans le monde de la finance, n’a appuyé que tièdement l’idée d’utiliser les tarifs douaniers comme un outil de négociation.

Par ailleurs, les marchés semblent déjà tenir compte du risque associé à ces tarifs dans une certaine mesure. Les détaillants qui s’approvisionnent en Chine et les fabricants qui utilisent de la main-d’œuvre étrangère sont globalement perdants depuis les élections. Mais dans une certaine mesure, le risque est pris en compte, et si un règlement négocié est conclu, les craintes actuelles se transformeront en une occasion d’achat.

Cela dit, nous n’en savons que très peu sur les machinations politiques et les ententes secrètes. Toutefois, si les investisseurs à la recherche d’un gain rapide doivent réagir (et réagir exagérément) aux nouvelles quotidiennes, nous préférons tirer avantage de notre stratégie qui consiste à garder le cap à long terme. Et les perspectives à long terme sont solides. Les menaces de Trump d’imposer des tarifs douaniers pourraient en fait renforcer le Canada à long terme en réduisant la réglementation inutile et les mesures commerciales protectionnistes, ainsi qu’en créant des gains d’efficacité grâce à une collaboration plus élargie avec les États-Unis. Combiné à la forte probabilité qu’un nouveau gouvernement soit élu au Canada cette année, un partenariat économique plus solide avec les États-Unis permet d’espérer que l’économie canadienne produise un jour des rendements à la hauteur de son énorme potentiel.

Les tarifs douaniers sont-ils une menace? Bien sûr, mais pas dans une mesure plus grande que les autres menaces auxquelles nous avons fait face au fil des années et des décennies passées. En fin de compte, un solide partenariat commercial est idéal pour les citoyens canadiens et américains. Nos dirigeants le savent, en dépit des insultes et de l’intimidation, et ils savent que leur taux d’approbation dépend de la vigueur à long terme de l’économie des deux côtés de la frontière.

Ainsi, malgré les craintes très réelles à l’égard de ce que l’avenir proche nous réserve, nous demeurons convaincus que les actions offrent la meilleure occasion de faire fructifier et de maintenir le patrimoine à long terme. Nous vous remercions de nous avoir confié votre patrimoine et nous vous souhaitons, à vous et à vos familles, beaucoup de succès pour l’année à venir.